« Si encore Archie avait le droit de me donner des conseils, je comprendrais qu’il le fît, mais il n’est pas mon frère.
— Je le regrette, dit Rose.
— Et moi aussi, » fit involontairement son cousin.
Tous deux se mirent à rire de cette inconséquence, et, lorsque Charlie reprit la parole, ce fut sur un tout autre ton :
« Je n’ai ni frères ni sœurs, dit-il, je suis tout seul à la maison ! Ce n’est pas étonnant que je sois obligé d’aller chercher ailleurs des distractions ! Ah ! que je serais heureux d’avoir même une petite sœur ! »
Touchée jusqu’au fond du cœur, Rose oublia ce que ce même avait de blessant pour sa dignité féminine et s’écria :
« Voulez-vous que je sois la vôtre ?
— Oh ! je ne demande pas mieux, dit Charlie.
— Je suis bien inexpérimentée, bien sotte parfois, continua Rose, mais cela vaudra mieux que rien. »
Charlie lui répondit affectueusement :
« Il y a plus de sagesse dans votre petite tête que dans la mienne. Je suis très fier de ma sœur Rose.
— Eh bien, dorénavant, vous ne déplorerez plus votre solitude, car je vous tiendrai compagnie jusqu’à ce que vous soyez réconcilié avec Archie, ce qui ne tardera pas, si vous ne le tenez pas à distance avec vos airs hautains.
— Je vous avouerai tout bas, dit Charlie, que, depuis notre rupture, je me trouve plus malheureux et plus isolé