Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/298

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ratifier sans murmure ; mais, par pitié, mes chères sœurs, ne défaites pas ce que j’ai déjà obtenu. Cela me briserait le cœur. »

Il se détourna pour cacher son émotion. Ces dames, fort émues aussi, tirèrent leur mouchoir pour essuyer quelques larmes, et échangèrent des coups d’œil qui voulaient dire clair comme le jour leur pensée réciproque :

« Si Rose choisit Alec, ce ne sera que justice et nous ne nous plaindrons pas, car il a été bien véritablement un père pour elle. »

Rose arriva suivie de ses sept cousins ; ils avaient couru les champs toute la journée et revenaient chargés de fleurs.

« Voici la rose d’Écosse et ses chardons, » dit l’oncle Mac en la voyant entrer.

Chacun des enfants courut déposer sa récolte sur les genoux de tante Jessie ou de tante Patience qui adoraient les fleurs, et cela ne se fit pas sans tapage.

« Mes enfants, dit tante Prudence, nous avons à causer sérieusement ; si vous voulez rire et crier, allez dans la chambre à côté, sinon asseyez-vous, et qu’on ne vous entende plus. »

D’un geste, Archie imposa silence à ses hommes.

« Nous sommes dans la place, dit-il, nous y restons ; mais nous saurons nous conduire convenablement. Que se passe-t-il donc de si extraordinaire ?

— Est-ce une cour martiale ? demanda Charlie.

— Pas précisément. »