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LE CLAN DES CAMPBELL.

fameux mercredi où elle avait si bien esquivé la visite de ses cousins.

Stève fut très fier de ce sourire qui lui parut accordé à ses seuls mérites, et il se retira plus content de lui que jamais. Il fut remplacé par Charlie, qui dit à Rose sans le moindre embarras :

« Maman m’a chargé de vous faire ses amitiés et de vous prier de venir passer une après-midi avec nous, dès que votre rhume vous le permettra. Le manoir doit être triste pour une petite fille. »

Rose bondit sous cette insulte.

« Je ne suis pas si petite que cela, s’écria-t-elle, j’ai douze ans passés !

— Ah ! vraiment, fit le prince Charmant. Je ne m’en serais jamais douté. Je vous demande pardon, mademoiselle. »

Et, affectant de lui faire un salut cérémonieux, l’espiègle lui tourna le dos en riant sous cape.

Georgie et Will lui succédèrent. C’étaient deux gros garçons de onze et douze ans respectivement. Ils se plantèrent droit devant Rose et lui décochèrent à brûle-pourpoint la phrase qu’ils avaient préparée à l’avance :

« On nous a dit que vous aviez un singe ; l’avez-vous amené ?

— Auriez-vous un joli bateau ?

— Mon singe est mort, répondit Rose, et je n’aime pas les promenades sur l’eau. »

Les deux écoliers tournèrent sur leurs talons et s’éloi-