Enfin, il les prit toutes sans exception et les jeta par la fenêtre en disant :
« Voilà le meilleur usage qu’on puisse faire de toutes ces drogues.
— Oh ! mon oncle, s’écria Rose épouvantée, tante Prudence va se fâcher. Et tante Myra, qu’est-ce qu’elle va dire ?
— N’ayez pas peur ; je prends sur moi toute la responsabilité. Ne suis-je pas votre docteur ?... D’ailleurs, regardez-vous dans la glace et dites-moi si mes remèdes ne valent pas mieux que ceux de vos tantes. Vous voilà déjà rose comme une petite rose de mai. »
La petite fille le menaça du doigt et répliqua malicieusement :
« Prenez garde, mon oncle ; que diriez-vous plus tard si j’allais suivre votre exemple pour vos ordonnances !
— Je ne dirais rien du tout. Je vous laisse toute latitude à cet égard ; mais je n’ai aucune crainte, je suis persuadé que vous prendrez mes remèdes sans la moindre répugnance. Maintenant j’attends le récit de vos autres chagrins. »
Rose fit une petite moue :
« J’espérais, dit-elle, que vous oublieriez de me le demander.
— Pour guérir mes malades, il est indispensable que je sache leurs maladies. Voyons fillette, passons au chagrin n°3.
— C’est sans doute très mal de ma part, balbutia Rose, mais je voudrais avoir un peu moins de tantes. Elles sont