Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/62

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— Merci, Phœbé. Je suis prête et n’ai plus besoin de rien. Mon café est-il assez fort ? »

L’oncle Alec arrêta la tasse au passage.

« Attendez un instant, ma petite Rose, s’écria-t-il. Est-ce que vous prenez tous les jours du café aussi fort ?

— Oui, mon oncle. Je l’aime beaucoup. Tante Prudence dit que c’est un tonique et que cela me fortifie.

— Voila qui m’explique votre impressionnabilité, vos insomnies et votre pâleur ! Le café ne vous vaut rien du tout, et je vous défends d’en prendre à l’avenir. Cela vous coûtera peut-être un peu, mais vous conviendrez plus tard que j’ai eu raison. Avez-vous du lait frais à nous donner, Phœbé ?

— Oui, monsieur ; on vient de traire les vaches.

— Très bien. Voilà le déjeuner qui convient à ma malade. Je tiendrai compagnie à ma nièce. Apportez-nous deux bols de lait, Phœbé. »

Rose prit un air boudeur. Le docteur continua sans avoir l’air de s’en apercevoir :

« J’ai rapporté de mes voyages une jolie petite coupe en bois de quassia. On prétend que ce bois a la propriété de doubler la valeur de ce qu’on y dépose. Je vous la donnerai pour boire votre lait du matin. À propos, l’une de mes malles est remplie d’objets que j’ai recueillis de tous côtés à votre intention. J’espère que vous y trouverez quelque chose à votre goût. Nous ferons ce déballage aussitôt que la caisse sera arrivée. Ah ! voici notre lait ! À la santé de miss Rose Campbell et au bon résultat de son nouveau traitement ! »