Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/83

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« À la bonne heure ! s’écria Rose, Maintenant nous allons faire comme dans les contes de fée. Vous êtes Cendrillon et moi sa marraine : De quoi avez-vous le plus envie, ma filleule ? Répondez-moi bien franchement. »

Phœbé, qui avait elle-même beaucoup de tact, comprit la délicatesse de sa petite amie et répondit avec chaleur :

« Je n’ai plus qu’un seul désir, mademoiselle, c’est de pouvoir un jour vous prouver toute ma reconnaissance.

— Comment ! s’écria Rose, qu’ai-je fait là de si extraordinaire ? Je vous ai donné un bonbon, voilà tout. Il y a bien de quoi me remercier, en vérité ?… Tenez ! en voilà d’autres. Réfléchissez sérieusement à ce qui vous fera le plus de plaisir, et, quand vous l’aurez trouvé, vous viendrez me le dire. Au revoir ; je vais aller ranger mes affaires. N’oubliez pas que je vous ai adoptée…

— Vous m’avez donné plus que des bonbons, mademoiselle ; vous m’avez témoigné de l’affection, et cela je ne l’oublierai jamais, jamais ! » répéta Phœbé en prenant dans ses mains hâlées la petite main blanche que Rose lui tendait et en la portant à ses lèvres.