Page:Alcott - La Petite Rose ses six tantes et ses sept cousins.djvu/88

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Et la petite fille se lança dans une description enthousiaste de tout ce que contenait sa grande caisse.

« Je suis bien heureuse de voir la bonne harmonie qui règne entre vous et votre tuteur, dit Mme Jessie ; mais prenez garde qu’il ne vous gâte trop.

— Il est si agréable d’être gâtée.

— Je n’en doute pas, mais — suivez bien mon raisonnement, vous le comprendrez sans peine — c’est maintenant votre oncle qui a la haute direction de votre éducation. Il a demandé un an pour arriver à un résultat ; si, au bout de cette année d’essai, vous n’avez pas fait de progrès réels, sa manière de vous élever sera blâmée, et ce serait un grand chagrin pour lui. C’est à vous de lui rendre sa tâche plus facile, car il ne veut que votre bien, et, s’il ne réussissait pas, ce serait parce que son cœur l’aurait emporté sur son jugement.

— Je n’avais jamais songé à cela, fit Rose d’un petit air soucieux. Je tâcherai d’y faire attention ; mais comment puis-je empêcher mon oncle de me gâter ?

— C’est bien simple : obéissez-lui gentiment, sans murmures et sans résistance, et imposez-vous parfois de petits sacrifices.

— Je n’oublierai pas, ma tante, je vous le promets, et, quand je ne saurai pas comment m’y prendre, je vous demanderai de m’aider. L’oncle Alec m’a dit que je pouvais m’adresser à vous sans crainte de vous ennuyer, et je sens déjà que je n’ai plus peur de vous parler. »

Tante Jessie attira sa nièce dans ses bras, et l’embrassa affectueusement.