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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

« Là ! elle m’avait promis de m’emmener, la première fois qu’elle irait patiner ; l’hiver va bientôt finir, et c’est aujourd’hui la dernière fois qu’on pourra se fier à la glace, puisqu’il commence à dégeler ; mais il est inutile de demander à une personne de si méchante humeur de m’emmener avec elle !

— Ne dites pas cela, Amy, lui répondit Meg. Vous avez été très méchante pour Jo. Comprenez donc à la fin qu’il lui est difficile de vous pardonner la perte de son précieux petit livre, et que ses regrets peuvent être sans fin, puisque rien ne pourra lui remplacer ce que votre vilaine action lui a fait perdre. Cependant je suppose qu’elle le pourrait aujourd’hui mieux qu’hier, si, vous rendant compte de votre fâcheuse situation vis-à-vis d’elle, qui est peut-être la meilleure de nous toutes, vous saviez choisir un moment convenable pour lui demander pardon, non du bout des lèvres, mais du fond du cœur. Courez après elle, mais ne lui dites rien jusqu’à ce qu’elle se soit calmée avec Laurie, et alors embrassez-la tendrement, qu’elle vous sente repentante et chagrine, et je suis sûre que, si vous choisissez un bon moment, elle vous pardonnera de tout son cœur. »

Amy, qui sentait bien que ce conseil était bon, se dépêcha de s’apprêter, et courut après les deux amis, qui étaient prêts à patiner lorsqu’elle les rejoignit. Jo lui tourna le dos dès qu’elle la vit venir ; mais Laurie, très occupé à sonder la glace, laquelle ne paraissait pas très solide, ne la vit pas arriver.

Amy entendit qu’il disait en s’éloignant :

« Avant que nous commencions, je vais aller jusqu’au tournant, afin d’être bien sûr que la glace est solide. »

Elle le regarda s’en aller, en pensant qu’il avait l’air