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LAURIE FAIT DES BÊTISES.

« Ma très chère Marguerite,

« Je ne peux pas garder plus longtemps mon secret, et il faut que je connaisse mon sort avant de revenir. Je n’ose pas encore le dire à vos parents, mais je pense qu’ils consentiraient s’ils savaient que votre consentement à vous n’est pas douteux. De son côté, M. Laurentz m’aiderait, je n’en doute pas, à trouver une position qui me permettrait de vous offrir un avenir digne de vous.

« Je vous supplie d’envoyer par Laurie un mot d’espérance à

« Votre dévoué
« John. »

« Oh ! le misérable ! comment a-t-il pu imaginer une aussi indigne manière de me punir d’avoir si bien tenu ma parole à notre mère ? Je vais aller lui donner la leçon qu’il mérite ! » s’écria Jo, brûlant d’envie d’exécuter une justice immédiate.

Mais sa mère la retint et lui dit d’un air qu’elle avait rarement :

« Arrêtez, Jo. Il faut d’abord vous disculper vous-même. Je crains que vous n’ayez eu une part de responsabilité dans une action dont j’aurais certes cru Laurie incapable. Ce qu’il a fait est sans excuse possible. »

Jo fut suffoquée de voir que sa mère pouvait la croire complice de Laurie.

« Oh ! mère ! s’écria-t-elle, et vous, Meg ! comment pouvez-vous m’outrager ainsi ? Je ne sais et n’ai rien su de ce qui concerne ce monstrueux billet que ce que vous en connaissez vous-mêmes. Aussi vrai que je suis ici, dit Jo, d’un accent de vérité tel que sa mère et Meg