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UN JOYEUX NOËL

« Où est maman ? demanda Meg à Hannah, une demi-heure après, lorsqu’elle et Jo descendirent pour remercier leur mère.

— Les petits Hummel, tout en larmes, sont venus ce matin la demander, et elle est tout de suite partie pour aller voir de quoi on pouvait avoir besoin chez eux. Elle est presque trop bonne, votre maman ; elle donne tout ce qu’elle a : du pain, du vin, des habits, du bois. Il n’y a personne comme elle au monde ! »

La vieille servante était au service de Mme Marsch depuis la naissance de Meg, et tous dans la maison la considéraient comme une amie plutôt que comme une domestique.

« Hannah, maman va bientôt revenir ; ainsi faites vite les gâteaux, afin que tout soit prêt, dit Meg, en rangeant dans un panier les objets destinés à Mme Marsch. Où est donc le flacon d’eau de Cologne d’Amy ? s’écria-t-elle en ne le voyant pas.

— Elle l’a repris il y a deux minutes, pour y mettre un ruban ou je ne sais quoi, répondit Jo, qui dansait au milieu de la chambre avec les pantoufles neuves à ses pieds, dans la louable pensée de les briser et de les rendre plus souples pour sa mère.

— Comme mes mouchoirs de poche sont jolis ! n’est-ce pas ? Hannah les a lavés et repassés, et je les ai marqués moi-même, dit Beth, en regardant avec satisfaction les lettres quelque peu irrégulières qui lui avaient donné tant de peine à faire.

— Oh ! que c’est drôle ! s’écria Jo, qui venait de prendre un des chefs-d’œuvre de Beth ; elle a mis Mère au lieu de M. Marsch.

— Ce n’est donc pas bien ? J’avais pensé qu’il valait mieux faire comme cela, parce que Meg a les mêmes initiales, et que je ne veux pas que personne d’autre