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Page:Alcott - Les Quatre Filles du docteur Marsch.djvu/334

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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.


CHAPITRE XXII

DES JOURS DE BONHEUR


Les semaines paisibles qui suivirent furent comme le soleil après l’orage ; les malades entraient rapidement en convalescence. La guerre funeste, qui déchirait la patrie, semblait devoir bientôt arriver à sa fin ; M. Marsch avait, dans sa dernière lettre, commencé à parler de son retour ; il le faisait espérer pour les premiers jours de l’année, et Beth, de son côté, put bientôt rester étendue sur le canapé et s’amuser d’abord avec ses chats bien-aimés, puis avec ses poupées dont les vêtements, restés tristement en arrière, avaient grand besoin de réparation. Ses membres, autrefois si actifs, étaient encore raides et si faibles que Jo était obligée de la porter pour lui faire faire chaque jour son petit tour de jardin. Meg noircissait et brûlait avec joie ses mains blanches pour faire des plats délicats à la « petite chérie ». Amy, loyale esclave de la bague, célébra sa rentrée dans la famille en donnant à ses sœurs tous les trésors qu’elle put leur faire accepter.

Comme Noël approchait, les mystères commencèrent à hanter la maison. Jo faisait rire toute la maison, même Hannah, en proposant des cérémonies complètement impossibles et magnifiquement absurdes en