Page:Alcott - Les Quatre Filles du docteur Marsch.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
UN JOYEUX NOËL

formaient les loges tombèrent tout à coup sur l’auditoire, qui disparut subitement à tous les yeux. Les acteurs volèrent au secours des spectateurs. Tous furent retirés sains et saufs du filet qui les enveloppait ; mais ils riaient tellement qu’ils ne pouvaient plus parler. L’agitation était à peine calmée lorsque parut Hannah disant : Mme Marsch envoie ses félicitations à ces dames et leur demande si elles veulent descendre pour souper. »

Lorsqu’elles arrivèrent dans la salle à manger, elles se regardèrent étonnées et ravies. C’était bien l’habitude de leur mère de leur procurer des plaisirs ; mais, depuis qu’elles n’étaient plus riches, elles n’avaient rien vu d’aussi beau que ce qui était devant elles. Il y avait des sandwichs en abondance, deux fromages glacés, un blanc et l’autre rose, des gâteaux de toutes dimensions, des fruits, de charmants bonbons, et, au milieu de la table, quatre gros bouquets de fleurs de serre. Évidemment très intriguées de ces raffinements inaccoutumés, les quatre sœurs, tout interdites, ne pouvaient en croire leurs yeux. Elles regardaient leur mère, puis la table, d’un air qui paraissait amuser beaucoup Mme Marsch.

« Est-ce qu’il y a encore des fées ? demanda Amy.

— C’est le petit Noël, dit Beth.

— Le petit Noël pourrait bien être mère elle-même ! » dit Meg.

Et Meg sourit à sa maman de la manière la plus charmante, malgré sa barbe grise et ses cheveux blancs.

« Tante Marsch aura eu un bon mouvement et nous aura envoyé tout cela ! s’écria Jo, subitement inspirée.

— Rien de tout cela ; c’est le vieux monsieur Laurentz, répondit Mme Marsch.

— Le grand-père du petit Laurentz ! s’écria Meg.