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LES QUATRE FILLES DU DOCTEUR MARSCH.

poir les petites boucles inégales qui tombaient sur son front.

— Toujours mon bonheur habituel. Aussi vous n’auriez pas dû me demander de le faire, je fais tout mal. Je suis on ne peut plus fâchée : le fer était trop chaud, murmura la pauvre Jo, en pleurant de regret.

— Mettez votre ruban de manière à ce que le petit bout des frisures revienne sur votre front, dit Amy pour consoler Meg, vous serez tout à fait à la dernière mode.

— Je suis jolie maintenant pour avoir essayé d’être belle ! Je voudrais bien ne pas avoir pensé à mes cheveux ! cria Meg avec impatience.

— Cela aurait mieux valu : ils étaient si doux et si jolis ! Mais ils repousseront bientôt, » dit Beth en venant, embrasser et consoler la parure brûlée.

Après plusieurs autres malheurs moins grands, Meg fut enfin habillée. Et, avec l’aide de toute sa famille, Jo arriva aussi à être coiffée et habillée. Elles étaient très bien dans leur simplicité. Meg avait sa robe de popeline gris argent, une ceinture de soie bleue, un col et des manches de dentelle, et la fameuse perle fine. Jo avait mis sa robe de popeline noisette, une collerette raide comme en mettent quelquefois les petits garçons, et pour seul ornement des chrysanthèmes blancs dans ses cheveux. Elles mirent chacune un joli gant propre et tinrent l’autre à la main, et tout le monde déclara que c’était parfait. Les souliers à hauts talons de Meg étaient terriblement étroits ; ils lui faisaient très mal quoiqu’elle ne voulût pas l’avouer, et les trente-trois épingles à cheveux de Jo lui semblaient enfoncées dans sa tête ; « mais tant pis, dit Jo, pour une fois soyons élégantes ou mourons. »

Mme  Marsch, mal portante, ne pouvait les accompagner ; mais elle les avait dans la journée recom-