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LE PETIT LAURENTZ.

chose de terrible, je mets la danse de côté et je laisse Meg faire la belle pour nous deux. Mais vous dansez, vous ?

— Quelquefois. Cependant, comme je suis resté quelque temps en Europe et que je ne suis pas ici depuis longtemps, j’ai peur de ne pas connaître vos danses.

— En Europe ! Oh ! racontez-m’en quelque chose. J’aime beaucoup les récits de voyages. »

Laurie n’avait pas l’air de savoir par où commencer ; mais, Jo faisant beaucoup de questions, il lui raconta comme quoi il avait été en pension à Vevey, en Suisse, un endroit où les petits garçons portent des képis au lieu de chapeaux, ont des bateaux sur le lac de Genève, et, pendant les vacances, vont faire des excursions avec leurs maîtres sur les glaciers.

— Oh ! que je voudrais avoir été dans cette pension-là ! s’écria Jo. Êtes-vous allé à Paris ?

— Nous y avons passé l’hiver dernier.

— Parlez-vous français ?

— À Vevey, on ne nous permettait pas d’employer une autre langue.

— Ah ! dites-moi quelque chose en français. Je le lis, mais je ne peux pas le prononcer.

Quel nom a cette jeune demoiselle qui danse avec ces jolies bottines ? dit complaisamment Laurie.

— Oh ! que c’est bien. Vous avez dit : « Quelle est cette jeune fille aux jolies bottines », n’est-ce pas ?

Oui, mademoiselle.

— C’est ma sœur Marguerite, vous le savez bien. La trouvez-vous jolie ?

— Oui, elle me rappelle les jeunes filles de Genève ; elle est si fraîche et si calme, et elle danse si bien ! »

Jo rougit de plaisir en entendant les compliments