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UNE FAMILLE DE MAUVAISE HUMEUR.

— Racontez-nous encore une autre histoire, mère, dit Jo, après un silence de quelques minutes, une qui ait une morale comme celle-ci. J’aime beaucoup à me les rappeler quand elles sont vraies et qu’elles ne sont pas cachées dans un trop grand sermon. »

Mme Marsch sourit et commença immédiatement :

« Il y avait une fois quatre petites filles qui avaient tous les jours ce qu’il leur fallait en fait de nourriture, de vêtements, et encore bien des choses utiles et agréables, de bons parents et des amis qui les aimaient tendrement. Cependant elles n’étaient pas toujours contentes. (Ici les quatre sœurs se jetèrent quelques regards furtifs et continuèrent à coudre très vite.) Ces petites filles désiraient être sages et prenaient beaucoup d’excellentes résolutions, mais elles ne les tenaient pas toujours très bien. Il leur arrivait souvent de dire : « Si nous avions seulement ceci ! » ou bien : « Si nous pouvions seulement faire cela ! » et elles oubliaient alors complètement combien de bonnes choses elles avaient qui, trop souvent, manquent à d’autres, et combien de moments agréables elles pouvaient encore se donner. Elles demandèrent à une vieille femme de leur faire cadeau d’un talisman pour les rendre heureuses, et celle-ci leur dit : « Quand un jour vous ne serez pas contentes, comptez tous vos bonheurs, soit de la veille, soit des jours déjà passés, pensez à tous ceux que l’avenir vous promet encore, et soyez reconnaissantes. » (Ici Jo leva virement la tête comme si elle voulait parler, mais elle se tut, en voyant que l’histoire n’était pas terminée.)

« Elles essayèrent de mettre l’avis à profit, et furent bientôt surprises de voir combien elles étaient mieux partagées que beaucoup d’autres. L’une découvrit que l’argent n’empêchait pas la honte et la douleur d’entrer