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Page:Alcott - Sous les lilas.djvu/28

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poussière, d’araignées et de rats, mais cela m’est égal. Toi et les poupées vous serez des voyageurs, moi je monterai devant et je conduirai.

— C’est toujours toi qui conduis ; et moi j’aimerais mieux conduire à mon tour que d’être toujours cheval avec ce vieux mors de Lois dans la bouche, et puis tu me secoues les bras que ça m’en fait mal, dit la pauvre Betty, lasse de se voir toujours métamorphosée en quadrupède.

— Il me semble que nous ferions bien d’aller à présent chercher l’eau, suggéra Bab, comprenant qu’il était sage de ne pas laisser sa sœur s’appesantir sur ses anciens griefs.

— Ce n’est pas tout le monde qui oserait laisser des enfants seuls en face d’un délicieux gâteau avec la certitude qu’ils n’y toucheront pas, » dit Betty avec orgueil, tandis qu’elles trottinaient vers la source, portant chacune un petit seau de fer-blanc à la main.

Hélas ! à quelle épreuve devait être mise la foi de ces mères confiantes !

Elles ne furent absentes que cinq minutes, et à leur retour leurs regards étonnés lurent frappés d’un spectacle qui leur arracha simultanément un cri d’horreur... Les quatorze poupées jonchaient la table, et le gâteau, le cher gâteau avait disparu !

À cette vue, les enfants demeurèrent pétrifiées. Enfin Bab, reprenant ses sens et lançant de coté le petit seau d’eau qu’elle avait à la main, s’écria avec colère :

« C’est Sally ! elle m’a dit qu’elle se vengerait de ce que je lui ai donné une claque quand elle pinçait la petite Marianne, et voilà ce qu’elle a fait. Ah ! elle