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PRÉLIMINAIRE.

l’expérience nous prouve que ces loix s’observent en effet dans les Corps qui nous environnent. Donc les loix de l’équilibre & du mouvement, telles que l’observation nous les fait connoître, sont de vérité nécessaire. Un Métaphysicien se contenteroit peut-être de le prouver, en disant qu’il étoit de la sagesse du Créateur & de la simplicité de ses vûes, de ne point établir d’autres loix de l’équilibre & du mouvement, que celles qui résultent de l’existence même des Corps, & de leur impénétrabilité mutuelle ; mais nous avons cru devoir nous abstenir de cette maniere de raisonner, parce qu’il nous a paru qu’elle porteroit sur un principe trop vague ; la nature de l’être suprême nous est trop cachée pour que nous puissions connoître directement ce qui est ou n’est pas conforme aux vûes de sa sagesse ; nous pouvons seulement entrevoir les effets de cette sagesse dans l’observation des loix de la nature, lorsque le raisonnement Mathématique nous aura fait voir la simplicité de ces loix, & que l’expérience nous en aura montré les applications & l’étendue.

Cette réflexion peut servir, ce me semble, à nous faire apprétier les démonstrations, que plusieurs Philosophes ont données des loix du