Page:Alembert - Traité de dynamique (1758).djvu/57

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par le Corps mû. Car (hyp.) passé le premier instant, l’action de la cause motrice n’existe plus, & le Mouvement néanmoins subsiste encore : il sera donc nécessairement uniforme, puisque (Art. 4) un Corps ne peut accélérer ni retarder son Mouvement de lui-même. De plus, il n’y a pas de raison pour que le Corps s’écarte à droite plutôt qu’à gauche. Donc dans ce premier cas où l’on suppose qu’il soit capable de se mouvoir de lui-même pendant un certain tems, indépendamment de la cause motrice, il se mouvra de lui-même pendant ce tems uniformément & en ligne droite.

Or un Corps qui peut se mouvoir de lui-même uniformément & en ligne droite pendant un certain tems, doit continuer perpétuellement à se mouvoir de la même manière, si rien ne l’en empêche. Car supposons le Corps partant de , (Fig. 1re) & capable de parcourir de lui-même uniformément la ligne ; soient pris sur la ligne deux points quelconques , , entre & . Le Corps étant en est précisément dans le même état que lorsqu’il est en , si ce n’est qu’il se trouve dans un autre lieu. Donc il doit arriver à ce Corps la même chose que quand il est en . Or étant en il peut (hyp.) se mouvoir de lui-même uniformément jusqu’en . Donc étant en il pourra se mouvoir de lui-même uniformément jusqu’au point , tel que , & ainsi de suite.

Fig. 1

Donc si l’action premiere & instantanée de la cause motrice est capable de mouvoir le Corps, il sera mû