Page:Alembert - Traité de dynamique (1758).djvu/64

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noissions plus exactement que celui des parties de l’espace, & qu’en général un Mouvement quelconque dont la loi seroit donnée, nous conduiroit à découvrir le rapport des parties du tems, par l’analogie connue de ce rapport avec celui des parties de l’espace parcouru ; il est clair qu’un tel Mouvement seroit la mesure du tems la plus exacte, & par conséquent celle qu’on devroit mettre en usage préférablement à toute autre. Donc, s’il y a quelque espece particuliere du Mouvement, où l’analogie entre le rapport des parties du tems & celui des parties de l’espace parcouru, soit connue indépendamment de toute hypothese, & par la nature du Mouvement même, & que cette espece particuliere de Mouvement soit la seule à qui cette propriété appartienne, elle sera nécessairement la mesure du tems la plus naturelle. Or il n’y a que le Mouvement uniforme qui réunisse les deux conditions dont nous venons de parler. Car (art. 6) le Mouvement d’un Corps est uniforme par lui-même : il ne devient accéléré ou retardé qu’en vertu d’une cause étrangere, & alors il est susceptible d’une infinité de loix différentes de variation. La loi d’uniformité, c’est-à-dire l’égalité entre le rapport des tems & celui des espaces parcourus, est donc une propriété du Mouvement considéré en lui-même. Le Mouvement uniforme n’en est par-là que plus analogue à la durée, & par conséquent plus propre à en être la mesurre, puisque les parties de la durée se succedent aussi constamment & uniformément. Au contraire, toute loi d’accélération ou de diminution