Page:Alembert - Traité de dynamique (1758).djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qui se meut parcourt des espaces égaux, dans des tems que nous avons lieu de juger égaux ; & nous avons lieu de juger les tems égaux, quand nous avons observé par une expérience réitérée, qu’il se passe durant ces tems des effets semblables, que nous avons lieu de juger devoir durer également long-tems. Ainsi nous avons lieu de juger que les tems qu’une même clepsydre met à se vuider sont égaux ; si donc pendant ces tems un corps parcourt des espaces égaux, nous avons lieu de juger que son mouvement est uniforme. 2º. Quand nous avons lieu de croire que l’effet de la cause accélératrice ou retardatrice, s’il y en a une, ne peut être qu’insensible. C’est par la réunion de ces deux moyens qu’on a jugé que le mouvement de la terre autour de son axe est uniforme, & cette supposition non-seulement n’est point contredite par les autres phénomenes célestes, mais elle paroît même s’y accorder parfaitement. 3º. Quand nous comparons le Mouvement dont il s’agit à d’autres Mouvemens, & que nous observons la même Loi dans les uns & les autres. Ainsi, si plusieurs Corps se meuvent, de maniere que les espaces qu’ils parcourent durant un même tems soient toujours entr’eux, ou exactement, ou à peu près dans le même rapport, on juge que le Mouvement de ces Corps est ou exactement, ou au moins à très-peu près uniforme. Car si un corps qui se meut uniformément parcourt l’espace durant le tems pris à volonté, & qu’un autre corps , se mouvant aussi uniformément, parcoure l’espace pendant le même tems