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tiennent sur le monarque et sur son entourage de curieux détails, elles donnent sur l’état de la Prusse, au sortir de la guerre de Sept Ans, des renseignements d’un véritable intérêt, et elles nous ont paru très dignes de sortir de l’oubli où elles sont restées depuis plus d’un siècle.

Cette correspondance offre encore un singulier attrait par le nom seul de la personne à qui elle est adressée. C’est, en effet, à Mlle de Lespinasse que d’Alembert envoie ses récits sur la cour de Prusse et sur l’accueil qu’il reçoit du grand Frédéric. Écrites au jour le jour, sous l’impression même des événements, ces lettres ont un caractère de véracité indiscutable ; destinées à une amie intime, et nullement composées en vue du public, elles se ressentent, il est vrai, du laisser-aller du voyageur qui, chaque jour et à bâtons rompus, écrit sous forme de journal la narration de son voyage, mais aussi l’homme s’y montre tout entier, sans apprêt et sans fard.

Peut-être le caractère de d’Alembert ne gagnera-t-il pas beaucoup en élévation et en indépendance à la publication de cette correspondance. On ne verra pas sans un pénible étonnement l’enthou-