Page:Alembert - Trois mois à la cour de Fréderic : lettres inédites.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

du matin, nous avons dîné en poste à Wesel, et de là nous sommes repartis sans nous arrêter ni jour ni nuit, que pour changer de chevaux, jusqu’à Minden, où nous sommes arrivés le 16, à sept heures du soir, à cinquante lieues de Wesel et soixante de Clèves. Vous voyez que la traite est honnête. Le 17, nous sommes partis à trois heures du matin, nous avons passé par Hanovre, où le Roi n’a pas voulu s’arrêter, mais où M. le prince de Prusse a dîné avec les princes de Mecklembourg, frères de la reine d’Angleterre, et plusieurs autres personnes, entre autres Mme d’Yarmouth, maîtresse du feu roi d’Angleterre ; j’étais de ce dîner où j’ai reçu de grandes politesses de tout le monde. Le soir nous avons été à Brunswick, et de là à Salzdahl, maison de campagne du duc régnant, dont la femme est sœur du Roi. Nous y sommes restés jusqu’au lundi 20.

« Le duc, la duchesse, les princes et princesses, leurs enfants m’ont comblé de toutes les marques de bonté possibles ; il n’y a point d’accueil qu’ils ne m’aient fait. La duchesse m’a fait placer à dîner et à souper à table vis-à-vis d’elle et du roi son frère ; il n’y avait à ce dîner que la famille ducale, le roi et le prince de Prusse avec son gouverneur ; j’ai tâché d’être de la meilleure compagnie qu’il m’a été possible, et il m’a paru qu’on n’était pas mécontent de moi.

« M. le duc de Brunswick m’a donné un de ses carrosses pour aller voir à Wolfenbüttel sa bibliothèque qui,