Page:Alembert - Trois mois à la cour de Fréderic : lettres inédites.djvu/76

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« On dit aujourd’hui que nous allons à Sans-Souci, où il y aura un bal ; on parle aussi d’une comédie et d’un ballet ; l’éclaircissement, comme dit la comédie, nous éclaircira, car ici on ne sait jamais ce qu’on doit faire qu’au dernier moment. Du caractère dont vous me connaissez, imaginez comme cela m’accommoderait à la longue. Ce séjour de la Margrave m’oblige à beaucoup plus d’assiduités et me laisse, par conséquent, moins de temps, sans compter les visites actives et passives qu’il faut rendre et recevoir ici. »

« Samedi 30 juillet 1763.

« Nous avons eu hier, dans l’appartement de Mme la Margrave, grand concert italien, très beau en symphonies, en airs chantants sérieux et en airs chantants comiques. Après le souper, pendant que le Roi était avec Mme la Margrave, les princesses, qui aiment assez les petits airs français et détestent nos grands airs d’opéra, ont chanté des premiers pour s’amuser, et M. le Président Hénault, s’il avait été ici, aurait eu le plaisir d’entendre chanter à Mme la princesse de Virtemberg sa chanson : Quoi, vous partez, sans que rien vous arrête, et le chagrin de l’entendre chanter très mal. Je vous prie de lui dire que je viens à l’instant de recevoir sa lettre du 13, que j’aurais reçue quatre ou cinq jours plus tôt s’il me l’avait adressée directement. Il ne m’est pas possible d’avoir l’honneur de lui répondre en ce moment, parce que le courrier va