Page:Alessandro Manzoni - Les fiancés, trad. Montgrand, 1877.djvu/38

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colère,........ Son Excellence étant résolue et déterminée à ce que ce soit ici son dernier et péremptoire avertissement.

Ce ne fut pourtant pas l’avis de l’Illustrissime et Excellentissime seigneur, le seigneur don Pietro Enriquez de Acevedo, comte de Fuentes, capitaine et gouverneur de l’État de Milan ; ce ne fut pas son avis, et pour bonnes raisons. Pleinement informé de la souffrance dans laquelle vit cette ville et État à cause du grand nombre de bravi qui y abondent........ et résolu d’extirper totalement une engeance si pernicieuse, il publie, le 16 décembre 1600, une nouvelle ordonnance pleine encore des plus sévères comminations, avec le ferme propos que les mesures prescrites soient de tout point exécutées en toute rigueur et sans espérance de rémission.

Il faut croire cependant qu’il n’y mit pas toute cette bonne volonté qu’il savait employer à ourdir des trames et à susciter des ennemis à son grand ennemi Henri IV ; car en ceci l’histoire montre comme il parvint à armer contre ce roi le duc de Savoie auquel il fit perdre plus d’une ville ; comme il réussit à faire conspirer le duc de Biron, auquel il fit perdre la tête ; mais, quant à cette engeance si pernicieuse des bravi, il est certain qu’elle continuait à pulluler le 22 septembre de l’année 1612. Ce jour, l’Illustrissime et Excellentissime seigneur don Giovanni de Mendozza, marquis de la Hynojosa, gentilhomme, etc., gouverneur, etc., pensa sérieusement à l’extirper. À cet effet, il adressa à Pandolfo et Marco Tullio Malatesti, imprimeurs royaux, l’ordonnance accoutumée,