quelques autres ouvrages de moindre importance, il s’était mis à même de pouvoir, lorsque l’occasion s’en présentait, faire très-convenablement sa partie dans une conversation, en raisonnant sur les vertus les plus remarquables et les propriétés les plus curieuses d’un grand nombre de simples ; en décrivant exactement les formes et les habitudes des sirènes et de l’unique phénix ; en expliquant comment la salamandre se tient au milieu du feu sans brûler, comment un tout petit poisson tel que la rémore peut avoir assez de force et d’adresse pour arrêter tout court en haute mer le plus grand navire, comment les gouttes de rosée deviennent des perles dans le sein des jonquilles ; comment le caméléon se nourrit d’air ; comment la glace, lentement durcie dans le cours des siècles, finit par produire le cristal ; et autres merveilleux secrets de la nature.
Il avait approfondi davantage ceux de la magie et de la sorcellerie, cette science, dit notre anonyme, étant beaucoup plus en vogue et plus nécessaire, et les faits y ayant une tout autre importance, en même temps qu’ils sont plus à portée d’être vérifiés. Il n’est pas besoin de dire que dans une semblable étude il n’avait jamais eu d’autre but que de s’instruire et de connaître à fond l’art détestable des sorciers, pour pouvoir s’en garer et s’en défendre. Prenant essentiellement pour guide le grand Martin Delrio (l’homme de la science), il était en état de parler ex professo sur le maléfice d’amour, le maléfice somnifère, le maléfice hostile, et sur les innombrables espèces de ces trois genres capitaux de sortilèges que l’on ne voit que trop, dit encore notre anonyme, dans le cours de la vie et parmi le monde, où ils produisent de si tristes effets. Les connaissances de don Ferrante en histoire, et surtout dans l’histoire universelle, n’étaient ni moins vastes ni moins bien établies, et ses auteurs de prédilection