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VIII


Nous désespérons d’avoir donné en ces pages l’idée de l’énormité, simplement au point de vue matériel, d’une pareille œuvre, à plus forte raison de sa portée intellectuelle et de sa force émotive. Pourtant nous ne sommes encore qu’en 1444, et il va se passer encore vingt-deux années pendant lesquelles Donato accomplira des choses si grandes et si fortes encore, que sans elles son œuvre serait tronquée. En effet, les admirables bas-reliefs de San Lorenzo, que nous venons d’analyser aussitôt qu’ils se présentaient à notre esprit, datent de la dernière période de sa vie, et bien que l’on aime à dire, quand on veut faire preuve d’érudition, qu’elles sont achevées par Bertoldo, elles sont bien son œuvre, et une des plus éloquentes, où il s’est raconté avec le plus de fièvre. Et avant de revenir à Florence faire cette œuvre et bien d’autres encore, il a une période de plus de dix ans (1444 à 1453 environ) où il ira travailler au dehors, exécuter à Padoue le grandiose Gattamelata, les multiples bas-reliefs du Santo, faire d’autres belles œuvres à Venise, à Modène, à Sienne, à Montepulciano, à Faënza.

Pour ne les point omettre dans cette production si touffue, disons tout de suite que le Saint Jean-Baptiste