Page:Alexandre Couvez - La jeune fille du peuple.djvu/7

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» De saintes filles m’ont admise
Jeune encore dans leur maison,
Au Seigneur elles m’ont soumise
Avec mon âme et ma raison ;
Elles viennent dans ta demeure
Visiter nos maux à toute heure
Et t’annoncer des jours meilleurs ;
Ah ! si ta coupe fut amère,
Nos pieds seuls touchent à la terre,
Élève tes regards ailleurs.


» Mon père, si ta nuit est sombre,
Rends à Dieu grâce de ton sort,
La lumière naîtra de l’ombre,
Et la vie aussi de la mort ;
Tu gémis ! ah ! ta plainte est vaine,
Le mérite naît de la peine,
Tu vas toucher au seuil du jour,
Courbe la tête à la souffrance,
Ouvre ton cœur à l’espérance ;
À la foi, mon père, à l’amour.


» Ne murmure pas de la vie,
La vie est un présent du Ciel,
Soit qu’un arrêt nous y convie
À boire l’absinthe ou le miel :
Pourquoi maudire ta fortune ?
L’indigence est la loi commune,
Le pauvre ! c’est l’humanité !
C’est par des luttes éternelles
Qu’elle chemine à tire d’ailes
Au vrai bien, l’immortalité !