Aller au contenu

Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée



bruits perfides. Les lettres qu'il a envoyées partout ont semé le doute et l'inquiétude. Un murmure séditieux erre dans les places publiques. Les esprits sont échauffés ; il faut les refroidir. J'aurais voulu éviter les supplices. Mais comment faire ? Comment les prévenir ? Voilà ce qu'il s'agit de décider. Toi, saint père, donne le premier ton opinion.

LE PATRIARCHE.

Béni soit le Très-Haut qui inspire l'esprit de mansuétude et de patience à ton âme, grand tzar. Tu ne veux pas la mort du pécheur ; tu attends avec calme que l'erreur passe. Elle passera comme un nuage, et le soleil de la vérité éternelle luira de nouveau sur nous. Ton fidèle intercesseur auprès de Dieu, juge peu éclairé des choses de ce monde, ose pourtant élever la voix. Le fils du démon, ce défroqué réprouvé, a su se faire passer dans le peuple pour Dmitri. Il s'est insolemment couvert du nom de tzarévitch comme d'une chasuble volée. Il n'y a qu'à la déchirer, et sa nudité le couvrira de honte.

Dieu lui-même nous en offre le moyen.