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Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/143

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aime ta sœur, tu es son seul appui.

Féodor à genoux. Non, non ; vis et règne longtemps. Le peuple et nous tous, nous sommes perdus sans toil

BORIS.

Tout est fini..., mes yeux s'éblouissent.... je sens le froid du tombeau. (Entrent le pa~ triarche, les prêtres, les boyards. On amene la tzarine en la soutenant. La tzarevna sanglote.) Qui vient là ?... Ah ! la robe de moine1.... les saints ciseaux.... l'heure a sonné : le tzar devient un religieux, et l'étroit cercueil lui servira de cellule. — Attends, saint vladica ; je suis encore tzar. — Boyards, écoutez tous : Voilà celui à qui je transmets la royauté. Baisez la croix à Féodor*. Basmanoff, mes amis, de mon tombeau je vous supplie encore de le servir avec zèle et loyauté. Il est jeune..., il est sans péché, lui.... Le jurez-vous ?

1. En Russie comme en Espagne, on enterrait tout le monde, surtout les tzars, les nobles, les riches, les hommes importants, dans des habits de moines.

2. C'est-à-dire, jurez sur la croix que vous lui serez fidèles.


LES BOYARDS.