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Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/147

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que piller les villages, les Polonais s'enivrent et font les bravaches ; quant aux Russes, il n'y a pas même à en parler. Je ne veux point ru


v

ser avec toi. Mais sais-tu, Basmanoff, ce qui fait notre force ?... Ce n'est ni l'armée, ni l'assistance des Polonais : c'est l'opinion, c'est la faveur populaire. Tu as été témoin du triomphe de Dmitri et de ses conquêtes pacifiques alors que, partout, les villes se soumettaient à lui sans coup férir, et que la populace liait de cordes les voïvodes obstinés.Tu l'as vu toi-même, était-ce de bon cœur que vos soldats combattaient contre nous ?... Et quand ? sous Boris.

Tandis qu'à présent Non, Basmanoff, il est

trop tard pour lutter encore avec nous, et pour souffler sur les cendres refroidies de la guerre. Tu ne parviendras pas à les rallumer, malgré tout ton esprit et ta volonté ferme. Ne vaudraitil pas mieux que tu donnasses le premier l'exemple d'une prudence raisonnée, et qu'en proclamant Dmitri tzar, tu t'assurasses son amitié à tout jamais ? Qu'en penses-tu ?

BASMANOFF.

On le saura demain.


POUCHKINE.