Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/178

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dis-tu de ce bambin ? Dans une vingtaine d’années, nous serons des sots devant lui. » Devant vous, c’est-à-dire.

Le duc

Nous referons connaissance. Vous avez oublié ma cour.

Le baron

Je suis vieux, sire ; que ferais-je à la cour ? Vous êtes jeune, vous aimez les tournois, les fêtes ; et moi, je n’y suis plus bon à rien. Si Dieu nous envoyait une guerre, je serais prêt à me hisser en gémissant sur mon cheval ; j’aurais encore assez de force pour tirer mon épée d’une main tremblante, et vous en offrir le service.

Le duc

Baron, votre zèle nous est connu. Vous avez été l’ami de mon aïeul ; mon père vous avait en grande estime, et moi je vous ai toujours tenu pour un chevalier fidèle et brave. Mais asseyons-nous. — Vous avez des enfants, baron ?

Le baron

Un seul fils.