Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/182

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Albert, s’élançant de la chambre voisine.

Vous en avez menti, baron.

Le duc, à Albert.

Comment osez-vous paraître ?

Le baron

Toi… ici !… toi…, tu as osé… tu as pu dire une pareille parole à ton père ? Je mens… et devant notre souverain ! Et c’est à moi… Ne suis-je donc plus un gentilhomme ?

Albert

Vous êtes un menteur.

Le baron

Et la foudre n’a pas encore éclaté, dieux vengeurs ! Ramasse donc cela (il jette son gant), et que l’épée nous juge.

Albert

(il ramasse le gant).

Merci ! Voici le premier don de mon père.

Le duc

Qu’ai-je vu ? que s’est-il passé devant moi ? Un fils accepte le défi de son vieux père ! Dans quel temps ai-je mis sur ma tête la couronne ducale ! — Taisez-vous tous deux — vous, insensé, et toi, jeune tigre. — Laisse cela, rends-moi ce gant. (Il le lui arrache.) Il s’y était cramponné, comme