Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/25

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Chouïski, Vorotinski, voilà de vrais princes de naissance.

CHOUÏSKI.

Oui, et du sang de Rurik[1].

VOROTINSKI.

Écoute, prince : à bien considérer les choses, nous avons le droit de succéder à Féodor.

CHOUÏSKI.

Plus que Godounoff.

VOROTINSKI.

Tu en conviens ?

CHOUÏSKI.

Eh bien, si Boris continue à faire le difficile, essayons d’agir sur le peuple. Il a bien assez de vrais princes, de ses princes à lui. Que parmi eux il choisisse un tzar.

VOROTINSKI.

Nous sommes nombreux, nous, les descendants des Varègues ; mais il nous est difficile

  1. Chef de Varègues, pirates des bords de la Baltique, élu grand prince de Moscovie. Il est le premier fondateur de la monarchie russe, et tous les anciens princes, ou kniaz, étaient de sa famille.