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Page:Alexandre Pouchkine - Poèmes dramatiques, Viardot, 1862.djvu/74

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mon enfant bien-aimée ; tu oublieras Ivan, le fils de roi.


XÉNIA.

Non, nourrice, je serai fidèle au mort.

Boris entrant.


Eh bien, Xénia, ma chère enfant, déjà fiancée et veuve à la fois, tu pleures encore ton fiancé défunt. Je n'ai pas pu te faire heureuse ; c'est moi peut-être qui ai irrité le Ciel. Pourquoi souffres-tu, innocente ? — Et toi, mon fils, que fais-tu là ?

FÉODOR.

C'est le tracé de laMoscovie ; c'est notre empire d'un bout à l'autre. Regarde : voilà Moscou, ici Novgorod, là Astrakan ; voici la mer, voici les sombres forêts de Perm, et là, c'est la Sibérie.

BORIS.

Qu'est-ce que cela, qui serpente comme un dessin d'étoffe.

FÉODOR.

C'est le Volga.

BORIS.

Que c'est beau !... Voilà le doux fruit de la