rante églises ; d’où vient que l’écho des montagnes murmure encore :
Étienne, Étienne, Voïvoda,
Sort tout armé de Suciava[1],
Bat Tatars et Polonois,
Bat Turcs, Russes et Hongrois ;
Et tous ces glorieux morts, dont le poëte, assis sur la tour en ruines de Tirgovisci[2], se plaît à évoquer les ombres.
« Mircea a rassemblé ses phalanges guerrières, sa voix a retenti, et Mourad vaincu se retire humilié ! La Roumanie est libre du Carpathe à l’Ister, et le Danube, témoin de cette lutte glorieuse, a cru voir les Romains renaître sur ses bords.
« Ici flottent les étendards libres et victorieux de Michel, le brave des braves. Sur ses pas triomphants accourent ces guerriers, vrais enfants du Capitole. Buzesco sème l’épouvante parmi les Tartars ; à ses pieds l’orgueilleux Khan mord la poussière. Kalophiresco marche sur ses traces et cueille dans les champs de l’honneur ses plus beaux lauriers.
« L’autel s’écroule sous des coups redoublés : mais s’armant de la croix, signe du triomphe, Farkas ranime le courage de l’armée, et devient le bras vengeur que Dieu même soutient. L’aigle roumaine prend son essor au-delà de ces monts qui lui restent soumis, et rien ne borne plus son vol impérieux.
« Édifices pompeux qu’avaient élevés mes ancêtres, ô Tour d’où l’œil a vu tant de fois la victoire couronner leurs exploits, quelle éloquence ont pour moi vos antiques débris ! La mousse ver-