Feuille verte d’ivraie !
On traîne Boujor à travers le pays pour le montrer comme une bête fauve, puis on le jette dans une prison, privé de ses armes et privé de soleil !
Vieille forêt aux rameaux touffus, quelque belle et majestueuse que tu sois, lorsque l’hiver arrive, ta parure tombe et se fane à tes pieds ! Ainsi que toi, Boujor, dans sa prison, reste étendu la face contre terre !
Feuille verte d’ivraie !
On jugea Boujor et les juges qui siégeaient au divan lui dirent :
« Étiennet, brigand fameux, as-tu fait mourir beaucoup de chrétiens !
— Je n’ai jamais commis de meurtre, mais j’ai rossé bien des ciocoï.
— Boujor, brigand fameux, avoue franchement où tu as caché tes richesses, si tu veux sauver tes jours.
— Je les ai enfouies aux pieds des arbres pour que les pauvres puissent les découvrir et s’acheter des vaches et des bœufs de labour. »
Feuille verte d’ivraie !
Boujor monte sur une échelle ; les pauvres se désolent