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Page:Alexandri - Les Doïnas, 1855.djvu/26

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Si j’avais une blonde joyeuse, à la taille élancée, leste comme le petit du chevreuil ;

Je deviendrais rossignol chantant la Doïna d’amour dans la brise de la nuit.


* * *


Si j’avais une petite carabine, trois balles dans ma bourse de cuir[1] et une hache dévouée comme une sœur ;

Si j’avais, au gré de mes désirs, un cheval hardi comme le lion et noir comme le péché ;

Si j’avais sept frères aussi vaillants que moi et montés sur des dragons ailés ;

Je deviendrais aigle et j’entonnerais en plein jour, à la face du soleil, la Doïna de la vengeance.


* * *


Et je dirais à l’une : Belle amie, je jure par cette petite croix de te soigner comme un frère ;

Et je dirais à l’autre : Brave coursier, va distancer par ta course les hirondelles dans leur vol par-dessus les montagnes et les vallées ;

Et je dirais aux derniers : Sept frères, faites le signe de la croix et jurez de ne jamais vous rendre à personne tant qu’un souffle de vie vous restera ;

Allons tous bravement, allons arracher notre patrie aux païens et à l’esclavage.

  1. La bourse de cuir tient lieu de giberne.