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nuit emporte ; et depuis il apparaît souvent un fantôme horrible qui sort du tombeau.




XI

L’HEURE FATALE


Par le versant de la montagne passe une belle armée, une armée de Romains. Ce sont des braves d’élite qui vont combattre des hordes de païens,

Tandis que du sommet d’une verte colline qui se perd parmi les grandes montagnes, deux jeunes filles, deux sœurs, blanches fleurs de muguet, les suivent de leurs regards et de leurs regrets.

« Vois-tu, ma sœur, l’armée descendre là-bas sur le versant ? les vois-tu, nos braves montagnards, pénétrer là-bas dans la forêt de chênes, et disparaître les uns après les autres ?

« Hélas ! on ne les aperçoit plus ! qui pourra croire à mes terreurs… car cette armée est commandée par mon vieux père et par mon jeune amant.

« Ils s’en vont dans la vallée, où le pays gémit amèrement, et se débat sous le glaive du Tatare féroce.

« Ils descendent aux pieds des montagnes, armés de