Page:Alexandri - Les Doïnas, 1855.djvu/6

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des grandes nations. Étudiée ainsi par grandes masses, l’histoire peut certainement fournir à l’imagination des penseurs des systèmes auxquels viendront toujours se rallier des esprits paresseux. Mais je ne saurais y voir la meilleure et la plus sûre méthode historique, celle qui se propose avant tout de nous conduire le plus directement à la vérité. Pour vous citer un exemple, Monsieur, je vous dirai que notre histoire de France est encore entièrement à faire, nonobstant les travaux beaucoup trop vantés des deux Thierry, des Fauriel, des Guizot, des Barante, des Sismondi. J’ai souligné le mot France à dessein, et ce simple signe typographique vous fait connaître ma pensée : par France, j’ai voulu dire tous les pays que l’on désigne ainsi de nos jours. M. Michelet est le seul qui se soit sérieusement et nationalement occupé de notre pays. Il a compris que l’histoire vit de détails. Il les a minutieusement recherchés, triés, mis en œuvre. Les étrangers surtout ne se trompent jamais sur le mérite et l’importance de semblables travaux. Malheureusement les forces d’un homme sont limitées, et l’histoire d’un pays comme la France ne peut être écrite que par une congrégation.

La terre roumaine, Monsieur, pourrait être plus heureuse. Un homme de bonne volonté, laborieux