Page:Alexandri - Les Doïnas, 1855.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bre. Aujourd’hui, c’est grand’fête ; les balançoires tournent, chargées de jeunes filles ; ah ! que ma sandale grise se déchire sous mes pieds, et puissé-je mourir en dansant avec toi, Marie Marioutza ?




XV

LE SYLPHE

(SBURATORUL)


« Ma petite sœur bien-aimée, ne connais-tu pas cette chanson du pays qui dit qu’à l’heure où les rayons du jour se retirent à travers les feuilles, le sylphe se jette à la poursuite des jeunes filles qui viennent cueillir des fraises dans le bois et qui portent comme toi des fleurs sur leur sein ?

« Ce charmant lutin de sa main invisible leur vole les fraises, puis il les embrasse et les mord légèrement sur le front et sur la bouche. Ma sœur, ta lèvre est mordue ; ma sœur, où sont les fraises que tu as cueillies ! Dis, n’aurais-tu point rencontré le sylphe au fond du bois sombre ?