Page:Alexandri - Les Doïnas, 1855.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.




XXXIV

CHANT DE BONHEUR


Ma pensée vole vers toi, ma bien-aimée, comme l’oiseau qui va trouver son nid de feuillage ; elle pénètre dans ton beau sein comme le papillon qui se cache dans un berceau de fleurs.

Jour et nuit les désirs enflammés de mon âme te caressent tendrement, ô ma Ninitza ! et cueillent de doux baisers sur tes lèvres !

Mes yeux nagent dans une flamme mystérieuse quand je les dirige vers toi et qu’ils lisent dans ton sourire et ton divin amour et mon sort divin.

Tout ce qui dans le monde attire et séduit ; tout ce qui élève l’âme et fait de l’homme un Dieu : amour, gloire, bonheur, tu m’as tout donné, ô mon bel ange adoré !

Désormais la mort peut venir ; les destinées cruelles peuvent parcourir la terre ; je les attends sans crainte et je nargue leur puissance fatale, car j’aime et je suis aimé.