Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/186

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Burty, l’éditeur Charpentier, François Coppée, Catulle Mendès, le docteur Pouchet, Bergerat, Maurice Bouchor, Marius Roux, Toudouze ; puis, presque toujours ensemble, Huysmans, Céard et Hennique ; enfin, à de lointains intervalles, MM. Taine, Renan, Maxime Ducamp, Maurice Sand, Raoul Duval.

La réunion de ces deux ou trois couches d’amis formait un ensemble curieux, où des individus de génération et d’opinions différentes se trouvaient en présence. Mais la grande affection que chacun éprouvait pour Gustave Flaubert, servait de trait d’union suffisant. Et la diversité des jugements, favorisée par la plus absolue liberté de langage, donnait à ces après-midi du dimanche une saveur et un intérêt que je n’ai vus depuis nulle part.

Bientôt même, non contents de se retrouver chaque semaine, désireux de causer dans une absolue intimité, les quatre romanciers « du quadrilatère » se mirent à dîner ensemble une fois par mois ; et, en riant, ils appelèrent leur dîner, « le dîner des auteurs sifflés, » car, tous, ils avaient eu des désagréments au théâtre. Il y eut même un cinquième convive : Tourguéneff, grand ami de Flaubert, et pour lequel Zola ressentait la plus vive sympathie. D’ailleurs, Tourguéneff jurait ses grands ieux qu’on l’avait aussi sifflé en Russie.

Quand Zola parle de ces dîners, aujourd’hui que Flaubert n’est plus, l’émotion le gagne, et il répète que ce sont les meilleurs souvenirs de sa vie littéraire.