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Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/217

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trop grande et d’une concentration excessive, ceux-là sont portés à se faire le centre de tout ; les arts à côté, les connaissances en dehors de leur cercle personnel, ils seront enclins à les dédaigner et à ne pas tenir suffisamment compte du mérite de ceux qui y ont excellé. Même dans leur domaine spécial, les jugements qu’ils rendront, seront trop passionnés pour ne pas être entachés d’une certaine sévérité. Hommes de combat, polémistes, ils seront moins justes que les « lettrés » proprement dits, prêts à tout accepter dans leur éclectisme, mais avant, eux aussi, leur écueil : l’indifférence !

D’un autre côté, dans la pratique de la vie, Zola, habitué à ne compter que sur lui-même et ayant une juste confiance en ses propres forces, sera porté par contre-coup à se méfier d’autrui et à ne croire bien fait que ce qui aura été fait par lui. Voici, par exemple, un détail insignifiant, mais des plus révélateurs. Il n’a jamais eu de secrétaire et je ne pense pas qu’il en ait jamais, malgré le flot toujours montant d’une correspondance considérable, malgré toutes sortes de recherches, de courses, de notes à prendre, dont à aucun prix il ne se déchargerait sur autrui.

Autre remarque. Très perfectible, fort capable de se corriger, de se retourner à la longue avec souplesse et de déployer des qualités toutes nouvelles qu’il ne possédait jusque-là qu’en germe, Zola n’aimera pas qu’on lui démontre une erreur momentanée.