Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/63

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travaillait fort lentement au début, ayant le travail très difficile, ne faisant guère plus d’une page dans toute sa soirée. Il est d’ailleurs à remarquer que ce premier volume, qui ne contient qu’en germe la puissance et la largeur de conception à laquelle le romancier devait s’élever dans la suite, est d’un style très soigné, déjà merveilleusement équilibré. Je dirai même que c’est le plus écrit de ses livres, le « trop écrit » étant à mes yeux un défaut.

Voici les divers logements de Zola pendant ces deux ans.

Du terrible hôtel garni de la rue Soufflot, il alla habiter, 7, impasse Saint-Dominique, dans une maison aujourd’hui démolie. C’était un ancien couvent, aux longs couloirs voûtés, ayant conservé quelque chose de la paix d’autrefois. Il avait meublé là une chambre d’aspect monacal. La fenêtre donnait sur de vastes jardins. C’est dans cette chambre qu’il écrivit trois de ses contes : Le sang ; Simplice ; les Voleurs et l’Ane. Ensuite, il habita rue de la Pépinière, à Montrouge, logement romantique celui-là, dont les fenêtres donnaient sur la vaste étendue du cimetière Montparnasse ; il y composa Sœur des pauvres, et le plus aigu, le plus vibrant de ses premiers contes : Celle qui m’aime. Puis, au commencement de l’hiver 1863-1864, il vint se loger rue des Feuillantines, nº 7, encore dans une vieille maison, ou il trouva une grande chambre, dont la vue s’étendait jusqu’aux jardins de l’École normale.