Page:Alexis - Émile Zola. Notes d’un ami, Charpentier, 1882.djvu/81

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un mari par l’amant de la femme, montraient les deux complices découverts et passant en cour d’assises. Dans un article, une sorte de nouvelle, qui parut au même Figaro, Zola imagina la donnée autrement saisissante d’une femme et de son amant ayant également assassiné le mari, mais dont le crime échappait à la justice des hommes ; et le drame commençait la, par le supplice du remords entre les deux coupables, qui, se punissant l’un l’autre, passaient le reste de leur vie à se déchirer. En écrivant l’article, il s’était aperçu que le sujet, comportant une étude puissante, méritait les développements d’un grand roman. Et il s’était mis à l’œuvre, tout en faisant à côté des besognes inférieures pour vivre.

Commencée en 1866, rue de Vaugirard, Thérèse Raquin fut achevée en 1867, avenue de Clichy, et parut d’abord dans l’Artiste, revue d’Arsène Houssaye. Ce dernier avait déjà inséré une grande étude de Zola : Édouard Monet, qu’il paya deux cent ; francs. Thérèse Raquin, publiée sous le titre « Une histoire d’amour, » fut payée six cents francs. Le volume parut en octobre 1867, chez l’éditeur Lacroix et eut un certain succès. M. Louis Ulbach, qui faisait alors au Figaro « les lettres de Ferragus, » consacra une lettre à l’éreintement de l’œuvre. Il n’était pas encore question, alors, de naturalisme. Mais Ferragus dénonça à l’indignation des honnêtes gens ce qu’il appelait « la littérature putride. » L’auteur