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LES FEMMES DU PÈRE LEFÈVRE.

à deux francs… Ce n’est pas suffisant ! mettons les souscriptions à cent sous, payables d’avance… Quelle somme espérez-vous réunir ?

— Deux cent cinquante fois cinq francs, font douze cent cinquante francs, dit naïvement Conil, d’Avignon.

— Oui ! reprit Courcier, de Paris. Mais tous les étudiants ne sont pas des Coqs, et tous les Coqs ne donneront pas leurs cinq francs… Il faut tenir compte des non-valeurs…

Et, après une seconde de réflexion :

— Mais, cinq cents francs, nous nous faisons forts de les réunir…

— Bien !… cinq cents ?… Attendez, fit M. Lefèvre. Et il se prit le front entre les mains. Tout l’état-major était devenu grave. On eût entendu voler une mouche.

— J’y suis ! fit tout à coup M. Lefèvre du ton d’un Archimède venant de trouver une solution. Écoutez-moi…

Et il leur expliqua gravement que moyennant la somme de quatre cents francs, sacrebleu ! les cent autres francs étant réservés pour le gaz et les frais généraux, il se faisait fort, lui, Lefèvre, ex-maréchal-des-logis, actuellement professeur d’équitation, ami des Coqs, et Coq lui-même, oui ! il prenait l’engagement d’honneur de racoler, par des I moyens à lui connus, une trentaine de femmes, à M… la grande ville voisine, et de les amener, lui-même, à ses frais, pour leur bal de la Mi-Carême…