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LES FEMMES DU PÈRE LEFÈVRE.

profité du tunnel pour se sauver par la portière ?

— J’en suis bleu ! faisait-il, j’en suis bleu !

On ne la retrouva jamais, cette Blondinette. Mais qu’importait aux Coqs une de plus, une de moins. Et, jeunes ou vieilles, maigres ou grasses, belles ou laides ? ils ne se le demandaient pas davantage. Dans leur faim et leur soif, ils ne voyaient qu’une chose : ce qui venait de descendre du train, cette cargaison que leur livrait M. Lefèvre, c’étaient des femmes. Tout un arrivage de femmes, là, au milieu d’eux, à leur portée : des jupes, des chapeaux posés sur des chignons, des anglaises flottant sur des tailles, de petits rires faisant palpiter des voilettes. Comme ils allaient se jeter là-dessus ! Mais encore, avant de taper chacun dans le tas, les choses devaient-elles se passer avec ordre et régularité.

— En omnibus ! criaient les Coqs… En omnibus !

Ils prirent d’assaut l’omnibus de l’Hôtel de Paris, et ils y poussèrent les femmes. Quand elles s’y furent entassées, certains Coqs faisant mine de monter sur le marchepied, les autres les retinrent par le bras.

— Non ! rien que le père Lefèvre !…

Lui aurait préféré marcher. Mais on le hissa de force dans le véhicule et la portière fut refermée sur lui. Il ne trouvait sans doute pas à s’asseoir. On ne le revit plus d’un moment, perdu, bousculé, dévoré peut-être ! dans le grouillement et la mauvaise humeur de ces dames qui s’écriaient : « — Ma robe ! —