Aller au contenu

Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
237
JOURNAL DE MONSIEUR MURE.

de X… ! Oh dérision !… Il eût fallu changer mes habitudes, toute ma manière d’être :

1o Me commander à Paris mes chemises, un habit chez le bon faiseur, etc. ;

2o Me faire inviter par Mme de Lancy, qui prétend galvaniser l’aristocratie locale en donnant à danser tous les quinze jours.

Avec plus de cheveux, vrais ou postiches, quelques années de moins, le goût d’aller débiter aux dames mille riens aimables, avec un jarret solide de valseur, j’évitais sans doute à Hélène bien des légèretés. Mais, si j’avais possédé toutes ces qualités, madame Moreau ne s’appellerait-elle pas aujourd’hui Madame Mure ?


Huit jours après.

Vieille culotte de peau de Derval, va !

L’autre matin, au bout du Cours, je me sens tout à coup les deux bras retenus par derrière.

— Prisonnier ! je ne vous lâche pas !… Nous allons faire le tour de la ville ensemble.

Et, voyant que ça ne me souriait guère :

— Ça vaut une absinthe, crédieu !… Ça ne se refuse pas, jeune homme…

Il était vif et guilleret comme l’air matinal. En sortant du Cours, il demanda du feu au garde de l’octroi, un vieux soldat, et se mit à lui parler de l’Afrique : « Quand j’étais au camp de Médéah… » Du bout