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Page:Alexis - La Fin de Lucie Pellegrin, etc, 1880.djvu/40

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IX

Sa petite main blanche, affaiblie, ne retrouvait plus le mouchoir roulé sous l’oreiller. On eût dit qu’elle venait de manger des cerises, pour avoir ainsi barbouillé de jus ses lèvres pâles, jusqu’à son menton tout aminci. Un tiède filet rouge lui coulait même sur le sein, éclaboussant de rose vif le voluptueux devant de chemise garni de dentelles. Et de sa voix déchirée, elle appelait :

— Madame Printemps, ma tisane, je veux ma tisane !… Oh ! cette madame Printemps !

La grande Adèle était maintenant au chevet de la malade.

— As-tu besoin de quelque chose, Lucie ? Je suis là, moi, tu sais bien : Adèle…

Et, comme le pâle sourire de Lucie Pellegrin la reconnaissait :