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LA FIN DE LUCIE PELLEGRIN

laissa tomber de son annulaire amaigri une dernière bague, qu’elle glissa dans la main crochue de madame Printemps, en lui chuchottant quelque chose à l’oreille. Madame Printemps, alors, sortit tout de suite.

— Es-tu bien au moins, là, sur ton fauteuil ? dit la grande Adèle avec tout l’intérêt qu’elle put mettre dans sa voix.

Héloïse courut au lit, et en revint avec les oreillers,

— Attendez ! Lucie, laissez-moi vous les glisser sous les reins… tout doucement…

Marie la frisée songea, elle, à apporter l’édredon pour lui en couvrir les jambes. Miss, dérangée dans son sommeil, pataugeait au milieu des draps, cherchant une autre bonne place. Elle essaya un moment du traversin ; mais, trouvant que l’édredon était plus moelleux, elle se décida à descendre du lit pour venir se recoucher sur l’édredon, aux pieds de Lucie Pellegrin.

— La bonne bête, s’écria l’autre Adèle attendrie ; elle ne veut pas quitter bonne maîtresse, voyez-vous ça… Aussi, elle aura du bon sucre.

Et elles rirent aux larmes. Elles riaient encore, lorsque madame Printemps revint, suivie du garçon qui apportait les consommations. Ce ne fut pas long, de pousser la table devant Lucie, d’y faire de la place pour le plateau. Les deux Adèle, Marie et Héloïse avancèrent chacune leur chaise. Madame Printemps débarrassa le plateau pour le rendre au garçon, et s’assit à son tour.